Il est venu le temps des cathédrales
Le monde est entré
Dans un nouveau millénaire
L’homme a voulu monter vers les étoiles
Écrire son histoire
Dans le verre ou dans la pierre
Luc Plamondon, Notre-Dame de Paris
Notre Dame de Paris est une cathédrale mystérieuse. Hugo l’a decrite comme un être vivant.Voila son destin, sa naissance, sa vie, ses maux qui étaient toujours celles de la société humaine…
Paris, l’ancienne Lutèce, a été évangélisée à partir du IIIe siècle. On y comptait vers 250 suffisamment de chrétiens pour que le pape Fabien y envoie comme premier évêque Dyonisius, notre Saint Denis devenu saint patron de Paris. Les chrétiens étant alors persécutés en Gaule comme dans tout l’Empire Chrétien, l’évêque Denis devait célébrer le culte secrètement sans doute dans une simple pièce d’une villa gallo-romaine. Denis a d’ailleurs été martyrisé quelques années plus tard avec ses auxiliaires sur le Mont Mercure, dénommé depuis Mont Martyrum (Montmartre). Ses successeurs ont vécu dans la clandestinité jusqu’à la paix de l’Eglise décidée par l’Empereur Constantin en 313.
Il est alors devenu possible de construire un premier édifice chrétien, vraisemblablement sur la rive gauche et peut-être, selon certaines histoires, du côté de l’actuel Val-de-Grâce. En fait, nous ne savons rien de précis sur cette première cathédrale ni sur les suivantes. Des fouilles ont été effectuées à différentes périodes dans la partie orientale de l’Ile de la Cité, là où se trouve maintenant la Cathédrale Notre-Dame. Elles permettent de penser qu’il existait à son emplacement au début de notre ère un temple païen, remplacé ultérieurement par une grande basilique chrétienne, sans doute assez semblable aux basiliques antiques de Rome.
Le 12 octobre 1160, Maurice de Sully est élu évêque de Paris. Dès son élection, il propose la construction d’une église-cathédrale dédiée à la Vierge Marie (Notre-Dame). Ce projet est au centre d’un gigantesque chantier urbain. 1163 est la date traditionnellement retenue pour la pose de la première pierre de Notre-Dame en présence du Pape Alexandre III.
Le nouvel édifice s’inscrit dans l’élan du nouvel art que l’on appellera gothique (ou art ogival).
La construction s’étant étendue sur de nombreuses décennies (deux siècles) sur l’emplacement d’anciens temples païens, le style n’est pas d’une uniformité totale ; elle possède ainsi des caractères du gothique primitif et du gothique rayonnant. Sa façade occidentale est un chef-d’œuvre d’équilibre architectural.
Au cours de la Révolution française, de nombreux actes de vandalisme visèrent la cathédrale : les rois de Juda de la Galerie des Rois de la façade furent décapités et enlevés – on croyait qu’il s’agissait des rois de France. On a retrouvé une bonne partie de ces têtes en 1977, et elles se trouvent actuellement au Musée national du Moyen Âge. Les grandes statues des portails furent anéanties et le trésor fut pillé. Fin novembre 1793, le culte catholique fut d’ailleurs interdit à Paris. La cathédrale fut ensuite transformée en entrepôt (!!!).
Après la tourmente révolutionnaire, la cathédrale a subi de 1844 à 1864 une restauration importante et parfois controversée dirigée par l’architecte Viollet-le-Duc, qui y a incorporé des éléments et des motifs que le monument légué par le Moyen Âge n’avait jamais possédés.
Peu de temps après, la Commune de 1871 faillit anéantir l’édifice. Des émeutiers mirent le feu à quelques bancs et chaises, mais l’incendie fut vite maîtrisé et ne causa que des dégâts très légers.
La cathédrale passa les deux guerres mondiales sans problèmes notables.
Dans les années 1990, les procédés modernes ont permis de redonner à la pierre extérieure de la cathédrale noircie par les siècles, sa pureté et sa blancheur d’origine.
Ancrée plus que jamais dans notre époque et loin d’être un musée, la cathédrale se veut, comme depuis ses origines, la Maison de Dieu et la Demeure de Hommes, en témoignent ces évolutions de toutes natures signes d’un rayonnement toujours actuel.
En savoir plus: http://www.notredamedeparis.fr